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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/90

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coup ses manières et sa conversation ; il avoit dans l’esprit de l’agrément et de la solidité ; une envie de plaire douce et calme, sans empressement, sans frais, sans agitations, qui n’annonçoit que la bienveillance, et non l’amour-propre qui veut briller et faire des conquêtes. Le baron de Bezenval, que j’avois déjà rencontré mille fois dans le monde : il étoit de l’âge de M. le duc d’Orléans ; mais il avoit encore une figure charmante et de grands succès auprès des femmes. D’une ignorance extrême, et hors d’état d’écrire passablement un billet, il n’avoit précisément que l’esprit qu’il faut pour dire des riens avec grâce et légèreté on l’accusoit d’être méchant, il étoit irréfléchi et sans principes ; il avoit de l’obligeance dans les procédés, quand son intérêt

    de nouveau en 1760, et une troisième fois en 1762. Emigré au commencement de la révolution, il se trouva, lors de l’invasion des Prussiens en Champagne, sous les ordres du prince de Brunswick, qu’il avoit vaincu à Closter-Camp. Le maréchal de Castries mourut à Wolfenbuttel, au commencement de l’année 1801. Il étoit né en 1727 : il montra, pendant qu’il fut ministre de la marine, du désintéressement, de la probité, mais peu de talent.

    (Note de l’éditeur.)