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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/91

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ne s’y opposoit pas, et de la bonhomie dans la société, avec les gens auxquels on ne pouvoit donner de ridicules ; un air ouvert, du naturel, une grande gaieté, le rendoient fort aimable[1].

Le marquis du Châtelet, et sa femme, étoient aussi de ce voyage. La marquise du Châtelet étoit l’une des plus estimables personnes de la cour, et l’on peut dire la même chose de son mari. Si l’on eût ajouté foi à ce qu’on disoit de la naissance de M. du Châtelet, on se seroit étonné de trouver en lui tant de douceur et un esprit si peu brillant, mais cet esprit étoit juste ; M. du Châtelet avoit une belle âme, et la fidélité de son amitié pour le duc de Choiseul a donné un bel exemple à la cour. Monsieur et madame de la Vaupalière passèrent aussi à Villers-Cotterets tout le temps que nous y séjournâmes. Sans la passion du jeu, M. de la Vaupalière auroit été fort aimable ; le jeu étoit à la fois pour lui le bonheur et sa seule af-

  1. Les Mémoires qu’on a publiés sous son nom, sont entièrement de la composition de M. le vicomte de Ségur, mort à Barège. J’en parlerai avec détail dans la suite de cet ouvrage.
    (Note de l’auteur.)