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LA FEMME

née jusqu’alors qu’à la seule Dorothée. Un jour qu’elle gémissoit avec lui sur la situation déplorable de la famille qui les intéressoit ; Bréval (on appeloit ainsi son ami) lui demanda si véritablement elle étoit capable de faire tout ce qui seroit en son pouvoir pour sauver ces infortunés. En pouvez-vous douter, répondit Natalie, vous qui savez tout ce que j’ai déjà fait pour eux, vous qui m’accompagnez toujours quand je vais voir ceux qui sont en prison. — Ces trois malheureux gentilshommes sont condamnés à une prison perpétuelle, s’ils ne peuvent payer comptant la somme de quarante mille francs, et ils ne possèdent rien au monde… — Hélas ! je le sais, et je ne puis qu’adoucir leur captivité. — Il ne tient qu’à vous de les délivrer… — Comment ? — Oui, vous pouvez rendre la liberté à ces trois braves militaires, dont l’un, couvert de blessures glorieuses, a servi quarante ans avec la plus brillante valeur. — Mais expliquez-vous, que puis-je faire ? — Livrer à l’impression l’ouvrage que vous m’avez fait lire…