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SAINT IRÉNÉE.
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d’en haut le don de prophétie, et n’ayant pas d’ailleurs la crainte de Dieu, mais qui, poussés par l’amour d’une vaine gloire, par un sordide intérêt, ou par les suggestions du malin esprit, font semblant de prophétiser, et mentent contre Dieu.

Il condamne aussi ceux qui font des schismes, qui sont vains et n’ont pas la crainte de Dieu, ne cherchant que la satisfaction de leur intérêt dans les divisions qu’ils fomentent ; ils ne craignent pas de briser et de diviser le glorieux corps de Jésus-Christ, souvent pour les motifs les plus futiles, et de lui faire tout le mal qui est en leur pouvoir ; ils ne parlent que de paix et font toujours la guerre ; ils se contenteraient, à les entendre, d’un moucheron, et ils dévorent un chameau.

Quel que soit le châtiment qu’on puisse leur infliger, il ne saurait être proportionné au mal que font les schismes suscités par eux. Le disciple de vérité condamne aussi tous ceux qui sont hors de la vérité, c’est-à-dire qui sont hors de l’Église. Mais quant à lui, personne ne peut le condamner. Pour lui toutes choses sont claires et certaines. Il a une foi assurée en un seul Dieu, tout-puissant, auteur de tout ; il croit avec une foi égale au fils de Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, et en tous ses bienfaits, dont le plus grand est de s’être fait homme pour nous sauver ; il croit de la même manière en l’esprit de Dieu, qui donne la grâce pour connaître la vérité, qui a révélé les desseins du Père et du Fils, en faveur de l’humanité, qui sont selon la volonté du Père.

Or, ce qui constitue la véritable croyance, c’est la doctrine des apôtres, sur laquelle repose l’établissement de l’Église, répandue aujourd’hui sur toute la terre ; c’est cette représentation continue du Christ, dans la succession des évêques, qui ont établi des Églises dans chaque lieu selon les besoins des fidèles ; enfin, c’est cette transmission jusqu’à nous, pleine et entière, sans retranchement, sans augmentation, des saintes Écritures, dont le dépôt a été confié à l’Église ; c’est la pureté des traditions de la foi, concordantes avec les Écritures, qui, loin de nous exposer à aucun danger, à aucun blasphème, sont notre