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SAINT IRÉNÉE.

glorifié dans ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru. » L’avénement du Christ est dépeint encore dans le passage suivant : « Vous surpassez en beauté les plus beaux des enfants des hommes ; la grâce est répandue sur vos lèvres, parce que le Seigneur vous a béni pour l’éternité. Armez-vous de votre glaive, ô le plus puissant des rois, revêtez-vous de votre éclat et de votre gloire, et, dans votre majesté, marchez à la victoire, montez sur le char de la vérité, de la clémence et de la justice. » Ces images et toutes les autres du même genre, dont les prophètes se sont servis, étaient pour faire sentir combien est grande la grâce et la beauté du royaume céleste, quel sera l’éclat et la gloire de ceux qui y seront admis ; c’était un moyen d’enflammer les hommes du désir de voir le ciel, et, pour y parvenir, de faire en ce monde ce qui est agréable à Dieu. Les prophètes ont encore dit de lui : « Il est homme, mais qui le connaîtra ? — Et je m’approchai de la prophétesse, et elle conçut et enfanta un fils. — Et il sera appelé l’admirable, le conseiller, Dieu, le fort. »

D’autres ont particulièrement annoncé celui qui serait l’Emmanuel, qui naîtrait de la Vierge et unirait ainsi la divinité à l’humanité : « Le Verbe sera fait chair, et le fils de Dieu deviendra le fils de l’homme (car celui qui est la pureté même sortira d’un sein pur) ; » c’est ainsi que le Dieu fort, celui dont l’essence nous est impénétrable, a été fait semblable à nous. Le prophète Joël a dit : « Le Seigneur rugira du haut de Sion, et sa voix retentira dans Jérusalem ; son nom sera connu dans la Judée, » annonçant ainsi sa naissance en Judée. Un autre prophète a ajouté : « Dieu est sorti de Théman, le Saint est venu des sommets de Pharan, » indiquant par là que le Christ naîtrait à Bethléem : c’est ce que nous avons déjà expliqué dans le livre précédent, en parlant de l’origine de celui qui est le chef des troupeaux de son père et qui les mène dans les pâturages. Un autre encore prédit ainsi son avènement : « Alors le boiteux sera agile comme le cerf ; la langue du muet sera prompte et rapide ; fortifiez les mains languissantes, affermissez les genoux tremblants. Les morts que vous pleurez