Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/363

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vore point, mais se nourrit de pain. Voulez-vous être vraiment modeste ? levez-vous et sortez des premiers ; car il est écrit : « Lorsqu’est venu le temps de se lever, ne sois pas le dernier, et retourne en ta maison. C’est pourquoi les douze apôtres ayant appelé la multitude des disciples, dirent : il n’est pas juste que nous délaissions la parole de Dieu pour avoir soin des tables. » Les mêmes apôtres écrivaient encore à leurs frères d’Antioche de la Syrie et de la Cilicie : « Car il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous de ne point imposer d’autres fardeaux que ceux qui sont nécessaires ; que vous vous absteniez des victimes sacrifiées aux idoles, et du sang et des chairs étouffées, et de la fornication, toutes choses dont vous ferez bien de vous garder. » Il faut fuir la licence du vin à l’égal de la cigüe, car ce sont deux poisons mortels. Ne riez ni ne pleurez immodérément. Souvent, après avoir jeté de grands éclats de rire, les gens ivres, par je ne sais quelle folle influence du vin, tout-à-coup descendent aux larmes. La faiblesse et l’insolence sont l’une et l’autre étrangères à la droite raison. Quant aux sages vieillards, qui regardent les jeunes gens comme leurs propres fils, quoiqu’ils ne doivent que bien rarement plaisanter avec eux, ils le peuvent cependant quelquefois, ayant soin de leur adresser quelque douce plaisanterie propre à les instruire de ce qui est beau et honnête. Voient-ils un jeune homme silencieux et modeste ; ils lui peuvent dire poliment et avec grâce : Mon fils, ne cesse pas de parler. Cette douce plaisanterie augmente la modestie du jeune homme et lui montre les bonnes qualités qu’il possède, en lui reprochant faussement les vices qu’il n’a pas. Cette manière d’assurer ce qui est par ce qui n’est pas, et l’invention d’un maître habile. On peut encore, dans le même sens et le même but, reprocher à celui qui est sobre et ne boit que de l’eau, de trop aimer la bonne chère et le vin. Mais si nous nous trouvons parmi des railleurs de profession, laissons passer leurs vains discours, sans y prendre part, comme des coupes pleines. C’est là un jeu glissant et dangereux : « Le repentir est près de la bouche du téméraire. » Ne vous asseyez point avec l’homme