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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

autrement l’on pourrait croire à l’existence de trois natures ; ce sont les trois différentes alliances du Seigneur, les trois révélations par lesquelles la même voix s’est expliquée à ces trois mêmes peuples. Regardez, en effet ! Dieu, dans ses desseins de salut à l’égard des Juifs, leur envoie des prophètes. De même, il suscite au sein de la Grèce les plus vertueux de ses enfants ; il les sépare de la multitude ignorante, et les constitue prophètes au milieu de leur nation, dans les degrés où Ils pouvaient porter les bienfaits de Dieu. La prédication de Pierre nous a déjà convaincus de cette vérité ; Paul va nous la confirmer. « Prenez aussi les livres grecs, dit-il ; recueillez les accents de la Sibylle ; vous l’entendrez proclamer l’unité de Dieu et annoncer l’avenir. Si vous ouvrez Hydaspe, vous y trouverez une révélation plus claire et plus précise sur le fils de Dieu. Là, on voit un grand nombre de rois s’armer contre le Christ, et poursuivre de leur haine, lui, et ceux qui, couverts de son nom, lui demeurent fidèles. Son avènement, sa longanimité, rien n’y manque. » Puis, voilà que l’apôtre se résume dans une rapide et courte interrogation : « À qui appartient le monde avec tout ce qu’il renferme ? N’est-il pas l’œuvre de Dieu ? » C’est pour cela, suivant Pierre, que le Seigneur dit aux apôtres : « Si quelqu’un d’Israël veut se repentir et croire à Dieu à cause de mon nom, ses péchés lui seront remis après un intervalle de douze ans. Allez ; répandez-vous par le monde, afin que nul n’ait à dire : Nous n’avons pas entendu. »