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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

planer encore au-dessus des trônes et des dominations pour découvrir quel a été leur maître. Or, comme il n’y a qu’un seul être qui n’ait pas été engendré, à savoir le Dieu tout-puissant, il n’y en a dès lors qu’un seul qui ait été engendré le premier, « par lequel toutes choses ont été faites, et sans lequel n’a été fait rien de ce qui a été fait » — Car il n’y a vraiment qu’un seul Dieu, « et c’est lui qui a fait le commencement de toutes choses, » dit Pierre, désignant par le mot de commencement, le fils premier-né, et pénétrant ainsi toute la profondeur de ces paroles : « Dans le commencement Dieu créa « le ciel et la terre. » Tous les prophètes proclament ce premier-né sous le nom de Sagesse ; il est le docteur de tous les êtres créés ; il est le conseiller du Dieu qui a tout prévu dans sa prescience. Des hauteurs du ciel, et depuis le berceau du monde, il instruit et perfectionne de diverses manières et en diverses occasions. Voilà pourquoi il a été dit si justement : « N’appelez sur la terre personne votre maître. »

Comprenez-vous maintenant d’où sont venus à la véritable philosophie les éléments qui la constituent, bien que la loi ne soit que l’image et l’ombre de la vérité ? car la loi n’est que l’ombre de la vérité. Les Grecs, au contraire, dans l’exaltation de leur orgueil, proclament docteurs quelques hommes. Il n’en est rien. De même que le principe de toute paternité remonte à Dieu le créateur, de même aussi remonte à notre Seigneur l’enseignement de tout ce qui est bon et honnête, la doctrine qui justifie et qui aide en nous, par une assistance non interrompue, le développement de la justification. Qu’il se rencontre des hommes qui, loin de cultiver les semences de la vérité, transmise à leur intelligence d’une manière ou d’une autre, les confient à un sol infécond et sans rosée, ou les étouffent sous le luxe des mauvaises herbes, nouveaux Pharisiens, indociles à la loi, et mêlent d’une main furtive les doctrines de l’homme aux traditions de Dieu, la faute de cet égarement n’est pas au maître : elle retombe tout entière sur ceux qui ont fermé les oreilles avec une obstination volontaire. Mais ceux qui ont cru à l’avénement du Seigneur et à l’accomplissement