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En récompense de cette foi et de l’hospitalité qu’il aimait à exercer, un fils lui fut donné dans sa vieillesse, et il porta l’obéissance jusqu’à l’offrir à Dieu sur une des montagnes que le Seigneur lui avait indiquées.

La piété de Loth et son zèle hospitalier le sauvèrent de Sodome, lorsque tout le pays d’alentour fut condamné à périr par le souffre et par le feu.

Dieu montrait qu’il n’abandonne jamais ceux qui placent en lui leur confiance ; tandis que ceux qui s’égarent dans une voie contraire éprouvent sa justice par des châtiments et des supplices.

La femme de Loth, sortie de Sodome avec lui, dans des sentiments si différents et si éloignés des siens, devint un exemple de cette justice, puisqu’elle fut changée en une statue de sel, qui subsiste encore aujourd’hui.

Et par là Dieu voulait nous apprendre que ceux qui manquent de foi et doutent de sa puissance restent, pour les âges à venir, comme une preuve sensible de la sévérité de ses jugements.

La courtisane Rahab fut aussi sauvée, grâce à sa foi et à l’hospitalité qu’elle exerça.

Josué, fils de Nun, avait envoyé des espions à Jéricho ; le roi de cette contrée sut qu’ils étaient venus pour reconnaître le pays, et aussitôt il fit partir des hommes chargés de les arrêter et de les mettre à mort.

Rahab, qui était hospitalière, les reçut chez elle et les cacha sur sa terrasse, sous le lin qui s’y trouvait. Les envoyés du roi se présentèrent et lui dirent : « Chez toi sont entrés des hommes qui viennent reconnaître le pays. Montre-les ; le roi l’ordonne.

« Les deux hommes que vous cherchez, répondit-elle, sont entrés chez moi, il est vrai, mais ils sont sortis tout aussitôt et continuent leur route. » Elle ne leur découvrit point les espions, et elle dit à ceux-ci : « Je sais que le Seigneur vous a livré cette ville ; l’effroi, l’épouvante se sont répandus sur tous les habitants : quand vous en serez les maîtres, sauvez-moi, ainsi que la maison de mon père. »

Ils lui répondirent : « Tout doit arriver ainsi que vous l’avez dit.