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esprit mâle et fécond, très-versé dans la jurisprudence, dans les antiquités fabuleuses, et dans les principes de toutes les sectes philosophiques.

« C’est saint Clément d’Alexandrie, qui, possédé d’un désir immense de savoir, voyage dans la Grèce, dans l’Asie, dans la Syrie, dans l’Égypte, y voit les hommes les plus habiles dans chaque genre, et termine ses courses savantes à Alexandrie. Là, il se livre à l’étude de la religion, et devient le chef de l’Académie chrétienne établie dans cette ville ; école célèbre où se succédèrent, suivant saint Jérôme, une suite de maîtres pleins de savoir et de vertu, également versés dans les saintes lettres et la littérature profane. C’est là que saint Clément composa ses ouvrages, et entre autres son Avertissement aux Gentils, que les historiens de tous les âges et de tous les peuples, toutes les sectes philosophiques, les poëtes de toutes les langues ont mis à contribution.

« C’est Origène qui, à dix-huit ans, était un savant distingué, qui devint la plus grande lumière de son siècle, qui fut l’admiration des philosophes païens, et devant lequel le philosophe Plotin n’osa continuer de parler, un jour qu’il le vit entrer dans son école. Saint Jérôme nous apprend[1] qu’Origène, très-versé dans la

  1. De script. eccles., n. 34.