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Celse, Porphyre, Symmaque, pussent balancer la dialectique d’un Tertullien, la science d’un Origène, ni les talents d’un Augustin et d’un Chrysostôme… Quel connaisseur impartial n’admirera pas dans leurs écrits ce mélange heureux d’élévation et de douceur, de force et d’onction, de beaux mouvements et de grandes idées, et en général cette élocution facile et naturelle, l’un des caractères distinctifs des siècles qui ont fait époque dans l’histoire des lettres ! »

Comme témoignages de la religion, comme interprètes des saintes Écritures, comme monuments de littérature enfin, les Pères de l’Église méritaient de sortir de l’oubli dans lequel ils étaient tombés. Depuis longtemps les maîtres de la philosophie ne les avaient tirés de la poussière que pour les insulter ou nous les présenter tronqués, défigurés, méconnaissables. Disséminés dans quelques bibliothèques, ils n’existaient plus que dans les éditions anciennes ou quelques traductions incomplettes et peu fidèles, et ce beau faisceau de lumières ne répandait plus qu’une lueur incertaine et affaiblie. M. Guillon a eu, il y a quelques années, l’heureuse idée de composer, des ouvrages et fragments les plus remarquables des Pères de l’Église, un cours d’éloquence sacrée, qui a réveillé l’attention publique, en même temps que le jeune clergé a pu se nourrir de ces beaux exemples