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comme vous l’êtes de cet esprit intérieur qui n’est autre que Jésus-Christ.


ÉPÎTRE AUX TRALLIENS.

Tralles était située entre le Méandre et le Caïstre. Saint Ignace avait reçu des fidèles de cette Église les secours les plus abondants des mains de Polybe, leur évêque. Après les avoir remerciés de leur zèle et félicités de leur foi, il leur recommande d’éviter toute division pour ne pas donner occasion aux gentils de blasphémer le nom chrétien. Il les prie de lui épargner les éloges. Le louer, dit-il, c’est le flageller. Il n’a qu’une crainte, c’est de n’être pas jugé digne du martyre. Il les exhorte à se tenir en garde contre les faux frères qui mêlent le nom de Jésus à leur erreur pour l’accréditer à la faveur de ce divin nom, et qui prétendent qu’il n’a souffert qu’en apparence. Son affection se manifeste dans le début de cette épître.


Ignace, surnommé Théophore à l’Église chérie de Dieu père de Jésus-Christ, à l’Église sainte qui est à Tralles, en Asie, choisie de Dieu et digne de lui, jouissant de la paix par la chair, par le sang, par la passion de Jésus-Christ, notre espérance, par la résurrection qui est en lui : salut, grâces, bénédictions abondantes, c’est le souhait que je fais pour elle, en vertu de mon caractère apostolique.


Je sais que les tribulations trouvent toujours vos cœurs aussi purs qu’étroitement unis ; et chez vous, c’est l’effet non de l’occasion, mais de l’habitude.

Je l’ai appris de Polybe, votre évêque, qui m’est venu voir à Smyrne, d’après la volonté de Dieu et celle de Jésus-Christ. Il s’est réjoui avec moi de mes chaînes, de manière à mettre sous mes yeux, dans sa personne, la piété de toute votre multitude.

Et moi, en recevant par lui ce témoignage de votre affection toute selon Dieu, je me suis réjoui de vous trouver tels que je