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un fleuve, renversé Troie, triomphé d’Hector, votre héros incomparable devient l’esclave de Polixène, et se laisse vaincre par une Amazone, qui n’était plus. Il s’était dépouillé de ses armes, fabriquées par un dieu, et paré de l’habit des époux, lorsqu’il succombe dans le temple d’Apollon victime d’une vengeance dont un amour jaloux et furieux avait dirigé les coups.

Ulysse d’Ithaque, le fils de Laërte, se fait par sa fourberie une réputation de vertu. Il n’avait pas la vraie sagesse, témoin sa navigation dans les parages où se trouvaient les syrènes.

La vraie sagesse n’a pas besoin de se boucher les oreilles. Et ce fils de Télamon, qui portait un bouclier recouvert de sept cuirs de bœufs, il devient furieux, forcené, parce qu’il échoue dans le procès qu’il intente à Ulysse au sujet des armes d’Achille.

Je ne me sens pas la force de croire à toutes les extravagances d’Homère ; d’ailleurs je ne le veux pas. Qu’est-ce que tout cela, je vous le demande, sinon des rapsodies ? Par où commencent, par où finissent l’Iliade et l’Odyssée ? Par une femme.

Après Homère vient Hésiode, auteur d’un poëme intitulé : Des Travaux et des Jours. Qui peut croire à sa plaisante théogonie ? Il vous dit que Saturne, fils de Cœlus, détrôna son père et s’empara du sceptre ; que, dans la crainte d’éprouver le même sort de la part de ses enfants, il prit le parti de les dévorer ; que Jupiter, qu’on avait enlevé furtivement et tenu caché longtemps, jeta son père dans une prison et partagea son empire avec ses frères ; qu’il eut le ciel pour sa part, Neptune la mer, Pluton les enfers. Mais quelle fut la conduite de celui-ci ? Il enleva Coré, autrement appelée Proserpine. Cérès erra partout dans les déserts cherchant sa fille. Cette fable a reçu une grande célébrité des feux qu’on allume encore à Éleusis.

De son côté, Neptune ravit l’honneur à Ménalippe, qu’il surprit au moment où elle puisait de l’eau. Il abusa également des Néréïdes, qui n’étaient pas en petit nombre.

Citer leurs noms ce serait nous perdre dans une vaine multitude de mots. Revenons à Jupiter ; il fut adultère je ne sais sous combien de formes : il se changea en satyre pour trom-