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ont été les maîtres de votre religion qui se soient montrés dignes de foi. Car ils n’ont pu, je l’ai dit plus haut, trouver en eux-mêmes, pour vous les enseigner, la connaissance de ces sublimes mystères, et il est nécessaire que d’autres les leur aient enseignés. Ainsi, d’après ce que nous avons dit jusqu’à présent, il faut reconnaître que les systèmes de vos philosophes sont pleins d’ignorance et de déception. Il faudra donc vous résoudre à renoncer à apprendre la vérité de la bouche de vos philosophes, comme vous l’avez déjà fait de vos poëtes, et il ne vous restera plus qu’à vous rejeter sur vos oracles. C’est l’avis de certaines personnes. Je crois devoir vous dire maintenant à ce sujet ce que j’ai appris autrefois parmi vous. Un homme consultait un oracle (c’est des vôtres que je tiens ceci), pour savoir quels étaient ceux à qui le Ciel avait accordé le don de la piété et la connaissance de la vraie religion ; l’oracle, à ce qu’on dit parmi vous, lui fit cette réponse :

« Les Chaldéens et les Hébreux, qui adorent un Dieu tout-puissant, né de lui-même, sont les seuls qui ont la sagesse en partage. »

Si donc vous croyez que Dieu puisse faire connaître la vérité aux hommes par des oracles, pourquoi vous étonneriez-vous, après avoir lu ce que les historiens de toutes le nations racontent de Moïse et des autres prophètes, qu’il lui ait plu de choisir Moïse, cet homme rempli de piété et de vertu, pour être le premier des prophètes et pour annoncer sa vérité au monde ?

XII. Il est nécessaire aussi, je pense, d’examiner le temps où ont vécu vos philosophes, pour reconnaître que l’époque qui les a produits n’est pas très-éloignée de nous : vous pourrez juger plus facilement par là de l’antiquité de Moïse. Je n’ai pas besoin, pour cela, de parcourir la série des temps ; il me suffira de quelques raisonnements pour vous démontrer la vérité de ce que j’avance. Socrate fut le maître de Platon, Platon fut le maître d’Aristote. Ceux-ci fleurirent au temps de Philippe et d’Alexandre de Macédoine, époque où vivaient aussi plusieurs rhéteurs athéniens, comme nous le prouvent clairement les ha-