Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/361

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tain que cette traduction n’avait pu être faite ainsi sans une inspiration divine, il les combla d’honneurs, les regarda comme des hommes chéris de Dieu, et chargés de riches présents, les renvoya dans leur patrie. Il eut pour les livres hébreux la vénération qu’ils méritaient, les regardant comme inspirés du Ciel. Ô Grecs, ce que je vous dis ici n’est pas une fable, et ce ne sont pas des récits faits à plaisir que nous vous rapportons. Nous sommes allé nous-même à Alexandrie, nous avons vu dans le Phare les restes des cellules dont nous venons de parler ; nous avons consulté les habitants qui tenaient ces détails de leurs ancêtres et en conservaient précieusement le souvenir : et nous vous avons raconté ces faits que vous pourrez apprendre de beaucoup d’autres auteurs, surtout des hommes sages et respectés, tels que Philon et Josèphe. Si quelque personne de celles qui se plaisent à contredire nous objectait que ces livres sont un monument particulier aux Juifs qui les gardent soigneusement dans leurs synagogues, et qu’en vain prétendrions-nous avoir trouvé notre religion dans ces livres, qu’elle les lise attentivement, elle se convaincra que ce n’est plus aux Juifs, mais à nous, qu’appartient la doctrine qui y est contenue. Et si ces livres saints, où nous trouvons les fondements de notre religion, sont encore conservés avec soin par les Juifs, ce ne peut être que par un miracle de la Providence en notre faveur. Car s’ils ne se trouvaient que chez les Chrétiens, les personnes qui ne cherchent qu’un prétexte pour élever des doutes contre notre religion pourraient nous soupçonner de fraude ; mais nous demandons qu’on aille les consulter dans les synagogues des Juifs ; et alors on ne pourra s’empêcher de reconnaître que ces livres, écrits sous l’inspiration de Dieu même, contiennent en effet toutes les bases de notre foi.

XIV. Il est donc nécessaire, ô Grecs, que vous réfléchissiez

    demandés par Ptolémée et sur l’authenticité de cette version. Ainsi la version des Septante existant trois cents ans avant Jésus-Christ, les Juifs hellénistes s’en servaient communément, et les apôtres mêmes en ont fait usage, et lui ont ainsi donné le plus grand caractère d’authenticité.