Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/410

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embrasse tous les hommes : « car, nous dit-il, si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, c’est ainsi qu’agissent les pécheurs ; quel serait donc votre mérite ? Et moi je vous dis : Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; priez pour ceux qui vous persécutent ou qui vous calomnient. »

Il veut qu’on partage ses biens avec le pauvre et qu’on ne se propose point les applaudissements des hommes. « Donnez à ceux qui vous demandent ; ne réclamez point ce qu’on vous dérobe. Si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel mérite avez-vous encore ? Les pécheurs font-ils autrement ? N’amassez point de trésors sur la terre, où la rouille et les vers dévorent, où les voleurs fouillent et dérobent ; mais amassez plutôt des richesses pour le ciel, où la rouille ni les vers ne peuvent s’y attacher. Et que sert à l’homme de gagner l’univers, s’il vient à perdre son âme ? Que donnera-t-il en échange de cette âme ? Amassez donc pour le ciel ; soyez bons et miséricordieux à l’exemple de votre père, qui est bon et miséricordieux, et qui fait luire son soleil sur les méchants comme sur les bons. Ne vous inquiétez ni du vêtement, ni de la nourriture. Voyez les oiseaux du ciel : votre père céleste les nourrit. N’êtes-vous pas plus grands à ses yeux ? Ne vous tourmentez donc point ; ne dites pas : Que mangerons-nous, où trouverons-nous de quoi nous vêtir ? Votre père qui est au ciel connaît ce dont vous avez besoin ; cherchez d’abord son royaume, et le reste vous sera donné par surcroît. Où est votre cœur, là est aussi votre trésor ; ne faites rien par ostentation, autrement vous n’auriez plus rien à espérer de votre père céleste. »

XVI. Notre divin maître nous recommande encore d’être patients, prompts à faire le bien, ennemis de la colère. « Si l’on vous frappe sur une joue, nous dit-il, présentez l’autre. Vous enlève-t-on votre tunique, laissez prendre votre manteau. Celui qui s’abandonne à la colère sera livré au feu éternel. Veut-on vous contraindre à faire un mille, faites-en deux. Que votre lumière brille aux yeux des hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre père qui est dans les