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nel. Plusieurs viendront en mon nom, revêtus de peaux de brebis à l’extérieur ; mais au dedans, véritables loups ravissants. Vous les reconnaîtrez à leurs œuvres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. » Ceux qui ne vivent pas selon ces maximes et qui ne sont Chrétiens que de nom, nous vous demandons nous-mêmes de les punir.

XVII. Vous nous verrez toujours les premiers à payer le tribut aux personnes que vous chargez de le recevoir : tel est le précepte de notre maître. Des hommes s’étaient approchés pour lui demander s’il fallait payer le tribut à César ; pour toute réponse, il prit une pièce de monnaie, et leur demanda à son tour de qui elle portait l’image. « De César, lui dirent-ils. — Eh bien ! rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » L’adoration n’appartient donc qu’à Dieu seul. Pour les devoirs qui vous concernent, nous les remplissons tous avec joie ; nous vous reconnaissons comme les arbitres et les maîtres de la terre ; et avec ce pouvoir suprême dont vous êtes revêtus, nous demandons au Ciel de vous conserver toujours la saine raison, qui en règle l’usage. Tels sont nos vœux, nos principes, nos sentiments : nous produisons tout au grand jour. Et si vous ne tenez compte de rien, songez-y, à qui nuirez-vous ? Est-ce à des hommes intimement convaincus qu’on sera éternellement puni du mal qu’on aura fait, et qu’on rendra compte de tous les dons qu’on aura reçus, ainsi que Jésus-Christ nous le déclare par ces paroles : « On demandera plus à celui qui aura reçu davantage. »

XVIII. Voyez la fin des empereurs qui vous ont précédés : ils ont subi la commune destinée. Si le néant était le terme fatal de la vie humaine, l’avantage serait pour les méchants. Mais tout ne s’éteint pas avec le corps, le sentiment survit, et l’on souffre les peines éternelles tenues en réserve. Pénétrez-vous bien de cette vérité, ne la perdez jamais de vue.

Est-ce que vos secrets de la nécromancie, l’inspection des entrailles de jeunes et tendres enfants, les évocations des âmes, les songes qui nous sont envoyés par des esprits placés près de nous, s’il en faut croire les magiciens ; est-ce que les prestiges,