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s’agit ici d’une naissance spirituelle, puisqu’une fois sortis du sein de nos mères nous n’y pouvons plus rentrer. C’est de cette nouvelle naissance dont parlait Isaïe, lorsqu’il nous apprend, par ces paroles déjà citées, comment nous pouvons effacer la souillure du péché : « Lavez-vous, purifiez-vous, faites disparaître de devant mes yeux la malice de vos pensées ; apprenez à faire le bien ; rendez justice à l’orphelin, défendez la veuve. Venez ensuite et accusez-moi, dit le Seigneur, si vos péchés, quand ils seraient aussi rouges que l’écarlate et le vermillon, ne deviennent comme la neige ou la toison la plus blanche. Si vous n’écoutez pas ma voix, mon glaive vous dévorera, car le Seigneur a parlé. »

Nous tenons des apôtres eux-mêmes l’institution du baptême qui nous régénère. Notre première naissance est pour nous un mystère. Nous savons seulement qu’elle est le résultat nécessaire d’un peu de sang par l’union de nos parents ; nous recevons ensuite une éducation vicieuse, de faux principes. Nous resterions ainsi les tristes enfants de l’ignorance et de la nécessité ; pour nous rendre ceux de la liberté et de la science par l’affranchissement de l’iniquité, on prononce sur celui qui veut être régénéré et délivré du péché le nom du Dieu créateur de toutes choses ; car nous ne désignons pas autrement Dieu le père, lorsque nous présentons le néophyte au baptême. Et qui pourrait donner un nom au Dieu au-dessus de tout nom ? C’est le comble du délire que d’oser dire qu’il a un nom particulier. Comme le baptême éclaire l’esprit en lui faisant connaître les vérités du salut, on l’appelle illumination. Ce baptême, cette illumination, se fait encore au nom de Jésus-Christ, crucifié sous Ponce-Pilate pour nous sauver, et au nom de l’Esprit saint qui a prédit par les prophètes toutes les circonstances de la vie de Jésus-Christ.

LXI. Les démons savaient qu’un prophète avait parlé de ce baptême. Alors, pour l’imiter, ils sont parvenus à établir que ceux qui entreraient dans leurs temples pour les prier ou leur sacrifier se purifieraient par diverses ablutions. Ils obtiennent encore aujourd’hui de leurs adorateurs qu’avant