Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/119

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trompé, je n’oserai jamais ni le dire ni même penser que vous ayez eu cette intention. Quand on vient me proposer de semblables passages qui paraissent en contredire d’autres, j’avoue ingénuement que je ne les comprends pas, persuadé comme je le suis que l’Écriture ne peut être opposée à elle-même, et je tâche d’amener à mon sentiment ceux qui pourraient avoir cette pensée. Dans quelle intention avez-vous proposé cette difficulté ? Dieu le sait. Je veux vous rappeler tout le passage tel qu’il est, et vous comprendrez que Dieu ne communique sa gloire à personne qu’à son Christ. Ainsi donc, mes amis, je reprendrai plus haut quelques paroles auxquelles se rattache et d’où découle le passage que vient de citer Tryphon, comme aussi je rappellerai celles qui suivent ce passage et qui s’y lient étroitement. Les paroles que je cite ici, je ne vais pas les prendre de différents côtés, je les cite telles qu’elles se trouvent dans leur liaison et dans leur ensemble ; les voici, veuillez m’écouter : « C’est ici la parole du Seigneur, du Dieu qui a créé et étendu les cieux, qui affermit la terre et la couvre de fruits, qui donne le souffle aux animaux et la vie aux hommes. Moi le Seigneur, je t’ai appelé dans les décrets de ma justice, je te prendrai par la main, je te défendrai, je te donnerai pour signe d’alliance à mon peuple et pour lumière aux nations. Tu ouvriras les yeux des aveugles, tu briseras les fers des captifs, tu délivreras de la servitude ceux qui étaient assis dans les ténèbres. Je suis moi-même mon nom, je ne donnerai point ma gloire à un autre, et à des idoles les louanges qui me sont dues ; ce que je vous ai prédit n’est-il pas arrivé ? Je vous annonce des événements nouveaux, écoutez avant qu’ils arrivent ; chantez au Seigneur des cantiques, que ces louanges soient publiées d’un bout à l’autre ; que la mer et sa vaste étendue retentissent de sa gloire. Îles, habitants des îles, chantez, chantez le Seigneur ; que le désert et les villes élèvent leurs voix. Cédar qui habitez les palais, ville de Pétra, faites entendre ses louanges, poussez des cris d’allégresse du haut des montagnes. Mortels, portez-lui vos hommages ; annoncez sa