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Dieu qui, touché de ses larmes et de ses prières, dissipa les ennemis ? Mais celui qui a véritablement étendu sur Jérusalem le sceptre de son autorité, c’est notre Christ même avant son règne de gloire, quand il a appelé au salut et invité à la pénitence toutes les nations que les démons tenaient sous leur empire, comme le dit David, « les démons sont les dieux de nations. » Combien a été puissante la parole du Verbe ? Elle a fait abandonner à une multitude d’hommes le culte des démons, elle les a affranchis de ce honteux esclavage. Par elle, ils ont été amenés à croire au Dieu créateur et à reconnaître leurs dieux pour ce qu’ils étaient, c’est-à-dire pour de véritables démons.

À l’égard de ces paroles : « Je vous ai engendré avant l’aurore dans la splendeur des saints, » nous avons déjà dit qu’elles ne pouvaient s’entendre que du Christ.

LXXXIV. Et c’est encore lui que regarde cette autre prophétie : « Voici qu’une vierge concevra et enfantera un fils. » Car si le personnage dont parle Isaïe ne devait ps naître d’une vierge, je demande quel est celui que l’Esprit saint pouvait avoir en vue, quand il s’écriait : « Voici que le Seigneur nous donnera un signe : une vierge concevra dans son sein et enfantera un fils. » Car si ce fils devait naître comme naissent tous les premiers-nés, c’est-à-dire d’une fille encore vierge, quelle merveille se trouvait dans le signe que Dieu voulait donner ? Pourquoi dit-il que ce signe n’aura rien de commun avec ce qui arrive dans la génération des premiers-nés ? Mais ce qui était un signe vraiment extraordinaire, ce qui devait être un signe certain pour tous les hommes, c’est que celui qui existe avant toutes choses, et qu’on appelle le premier-né, prit chair et naquit véritablement d’un sein resté vierge. Aussi Dieu le donna-t-il d’avance, ce signe merveilleux, l’annonçant par son Esprit saint de différentes manières, comme je vous l’ai déjà montré, afin que l’événement arrivé, on y reconnût la même puissance, la même volonté que le Créateur de toutes choses signala, quand il fit naître Ève d’une côte d’Adam, quand d’une seule parole il donna l’être à tout ce qui existe. Mais vous