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sans pouvoir jamais y rentrer, et qu’il voulut le faire reconnaître par un signe particulier ; et vous l’avez ce signe dans votre chair : car ce qui vous distingue surtout des autres peuples, c’est la circoncision ; mais ce n’est pas elle qui a justifié Abraham, puisque Dieu nous déclare qu’il ne le fut qu’en vertu de sa foi. Il est dit de lui avant qu’il fût circoncis : « Abraham crut à Dieu, et sa foi lui fut imputée à justice. » Et nous autres qui sommes en possession de la seule circoncision nécessaire, je veux dire celle du cœur, nous qui croyons en Dieu par Jésus-Christ, nous espérons bien être trouvés justes et agréables à ses yeux sans votre circoncision selon la chair : nous en avons l’assurance de Dieu lui-même, par le témoignage des prophètes.

Mais si Dieu vous a obligés d’observer le jour du sabbat, de lui offrir des présents ; s’il a souffert qu’un lieu particulier fût appelé de son nom, vous êtes forcés de reconnaître qu’il l’a fait pour vous empêcher de l’oublier et de tomber dans l’idolâtrie ; et si vous ne le reconnaissiez pas, vous seriez des impies et des athées, reproche que ce silence vous a toujours mérité, ainsi qu’il est évident ; oui, dis-je, c’est pour ce motif que Dieu vous a prescrit le sabbat, qu’il a exigé de vous des offrandes ; je l’ai déjà prouvé et je me plais à le redire pour ceux qui nous sont venus aujourd’hui. Oui, dis-je, sans ce motif, Dieu serait blasphémé ; on l’accuserait de ne pas connaître l’avenir, ou de n’avoir pas établi pour tous les hommes le même moyen de salut ; car bien des générations se sont écoulées avant Moïse, et il ne serait plus vrai de dire avec les divines Écritures que Dieu est juste, qu’il est vrai, que l’équité est dans toutes ses voies, qu’il ne connaît pas le mensonge. Mais l’Écriture ne peut nous tromper, et Dieu veut que vous cessiez d’être ce que vous êtes, c’est-à-dire vains et pleins de vous-mêmes, afin que vous puissiez, comme nous, avoir part au salut, par Jésus-Christ qui fut agréable à Dieu et qui reçut de lui un éclatant témoignage, ainsi que je l’ai prouvé, d’après les oracles des saints prophètes.

CXIII. Car il n’enseigne rien autre chose que les prin-