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de sang de Jésus-Christ et l’apparition de l’ange ; il cite l’Apocalypse sous le nom de saint Jean apôtre, et il donne aux livres qui contiennent l’histoire du nouveau Testament le nom d’évangiles.


Sur la divinité et l’incarnation du Verbe.


Saint Justin remarque que l’on ne donnait aucun nom au créateur de toutes choses, parce qu’il est sans origine ; que ceux qui prennent le Fils pour le Père, ne connaissent pas même le Père, et ne savent pas que le Père de l’univers a un Fils qui, étant le Verbe et le premier-né de Dieu, est aussi Dieu, coéternel à son Père, et par qui le Père a créé toutes choses ; que c’est lui qui a paru autrefois à Moïse et aux autres prophètes, sous la forme du feu et sous d’autres figures ; qui, sous l’empire d’Auguste, s’est fait homme, est né d’une vierge, selon la volonté du Père, pour le salut de ceux qui croient en lui, et a bien voulu être méprisé et souffrir, pour vaincre par sa mort et par sa résurrection.

Saint Justin dit que le Fils est une vertu permanente et distinguée du Père, non-seulement de nom, comme le rayon du soleil, mais de nombre, sans toutefois que la substance du Père soit divisée ni changée. Nous avons, dit-il, en nous, un exemple de cette génération : en proférant une parole, nous l’engendrons ; mais non par retranchement, en sorte que notre raison en soit diminuée. Ainsi, un feu en produit un autre, sans que le second diminue rien du premier, auquel il a été allumé. Il croit que le nom de Christ lui a été donné, parce que Dieu a fait toutes choses par lui ; que sa venue a été annoncée dans tous les âges du monde, et même par Adam ; ce qui n’empêche pas qu’il ne nomme Moïse le premier des prophètes, c’est-à-dire de ceux dont les écrits sont venus jusqu’à nous.


Sur la trinité des personnes en Dieu, sur le jugement dernier, et les dons surnaturels.


Saint Justin distingue clairement trois personnes en Dieu, toutes dignes d’adoration. Nous reconnaissons, dit-il, pour Dieu, le Père de toutes les vertus, dont la sainteté ne souffre le mélange d’aucun vice, ni d’aucun défaut. Avec lui, nous reconnaissons encore et adorons conjointement son Fils et son Saint-Esprit, qui a parlé par les prophètes. C’est ce Fils qui nous est venu de sa part, et qui nous a appris cette sublime doctrine à nous et aux bons anges qui sont demeurés fidèles et unis de volonté avec lui. Voilà l’objet de notre culte et de nos adorations. Il ajoute que la vie éternelle en la