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qui vint à Sparte ; Aristée de l’île de Proconnèse qui écrivit des poëmes, le centaure Asbolus, Isatis, Drimon, Eumiclus de l’île de Chypre, Horus de Samos, Pronostis d’Athènes. En effet, Linus fut le maître d’Hercule, et Hercule n’a précédé la guerre de Troie que d’un seul règne, comme on le voit par son fils, qui combattit dans cette guerre. Orphée fut le contemporain d’Hercule ; car les écrits qu’on donne sous son nom paraissent être de l’Athénien Onomacrite, qui vivait sous le règne des Pisistrate, environ vers la cinquantième olympiade. Orphée eut pour disciple Musée ; et comme Amphion précède de deux règnes la guerre de Troie, je me dispenserai de rien dire sur son compte. Démodocus et Phémius ont vécu au temps même de la guerre de Troie ; car l’un était à la tête des Phociens, et l’autre commandait les Phéaciens. Thamiris et Philammon les ont précédés de quelques années seulement. Il me semble que ce que j’ai dit doit suffire pour démontrer combien la doctrine des barbares est antérieure à celle des Grecs. Cependant, pour traiter à fond ce sujet, je tirerai encore une preuve de ceux qui sont regardés comme sages ; car Minos, qui se distingua le premier par sa prudence et ses lois pleines de sagesse, vécut sous le règne de Lyncée, successeur de Danaüs, et le onzième roi depuis Inachus. Lycurgue naquit longtemps après la prise de Troie, et il donna des lois aux Lacédémoniens cent ans avant l’ère des olympiades ; Dracon vécut dans le cours de la trente-neuvième olympiade ; Solon, pendant la quarante-huitième ; et Pythagore, environ vers la soixante-deuxième. Or, nous avons démontré que les olympiades avait été établies quatre cent sept ans après la guerre de Troie. Après tout ce que j’ai dit, je ne m’arrêterai point à parler du temps où ont vécu les sept sages ; car puisque Thalès, le plus ancien d’eux tous, a vécu vers la cinquantième olympiade, nous n’avons pas besoin de parler des autres qui sont venus après lui.

XLII. Voilà, ô Grecs ! ce que j’ai écrit pour votre instruction, moi Tatien philosophe barbare, né en Assyrie, formé d’abord dans vos écoles, et qui ai embrassé ensuite la doctrine que je professe aujourd’hui ; maintenant que je reconnais le vrai Dieu et son œuvre, je suis tout prêt à soumettre à votre examen les dogmes de ma croyance ; je ne dissimulerai jamais à l’égard de Dieu ma foi et mes principes.