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tres, au contraire, transgresseurs de cette loi, se nourrissent de chair et font violence aux faibles ; ainsi voit-on les justes soumis à la loi divine n’offenser et ne blesser personne, pratiquer la justice et la vertu, tandis que, semblables aux poissons, aux bêtes féroces et aux oiseaux voraces, les hommes spoliateurs, impies et homicides, dévorent en quelque sorte les plus faibles de leurs semblables. Toutefois, en recevant la bénédiction de Dieu, les animaux aquatiques et les volatiles n’ont reçu aucun avantage particulier.

XVII. Le sixième jour, Dieu créa les quadrupèdes, les bêtes sauvages et les reptiles ; mais il ne leur donna pas sa bénédiction, parce qu’il la réservait à l’homme, qu’il devait créer le même jour. Ces animaux sont l’image de certains hommes qui ne connaissent point Dieu, qui vivent dans l’impiété, qui n’ont du goût que pour les choses terrestres, et qui ne font point pénitence. Mais ceux qui s’éloignent des voies de l’iniquité, et qui vivent dans la justice, prennent leur vol vers le ciel comme les oiseaux ; ils ont à cœur les choses d’en haut, et restent constamment attachés à la volonté de Dieu. Les impies, les hommes privés de la connaissance de Dieu, sont semblables aux oiseaux qui ont des plumes et ne peuvent voler ; car, tout en portant le nom d’hommes, ils n’ont que des inclinations basses, rampantes, ils sont chargés de péchés. Les bêtes sauvages tirent leur nom d’un mot grec qui veut dire naturel féroce. Ce n’est pas qu’elles fussent ainsi dès le commencement ; car Dieu n’a rien créé qui ne fût bon ; mais le péché de l’homme les a fait dévier de leur nature première, et elles l’ont imité lui-même dans ses excès. De même, en effet, que la bonne conduite d’un maître force ses serviteurs à se bien conduire, tandis que ses déréglements les entraînent dans le désordre, ainsi en est-il arrivé par rapport à l’homme ; il était le maître, il a fait le mal, et tout ce qui lui était soumis a dégénéré avec lui. Mais lorsque les hommes auront recouvré leur premier état, et qu’ils auront mis fin au péché, alors ces bêtes sauvages reprendront aussi leur naturel paisible.

XVIII. Que dirons-nous de la création de l’homme ? Elle est