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phète : « Que tes yeux, dit-il, voient le bien, et que tes paupières ne consentent pas au mal ; prépare un sentier droit à tes pas. » Puis se fait entendre la voix évangélique qui recommande si expressément cette vertu : « Quiconque aura regardé une femme pour la convoiter, a déjà commis l’adultère dans son cœur. Quiconque renverra sa femme, si ce n’est pour cause d’adultère, la rendra adultère ; et celui qui épousera la femme renvoyée commet un adultère. » Salomon dit encore : « Qui cachera du feu dans son sein sans voir ses vêtements brûlés ? Qui marchera sur des charbons ardents sans consumer ses pieds ? Il en est ainsi de celui qui s’approche de la femme de son prochain ; celui qui la touchera ne restera pas impuni. »

XIV. Non-seulement les saints livres nous apprennent à aimer nos parents et nos amis, mais aussi nos ennemis, selon ces paroles d’Isaïe : « Dites à ceux qui vous haïssent et vous détestent : Vous êtes nos frères ; afin que le nom du Seigneur soit glorifié, et que la joie soit dans leur cœur. » L’Évangile dit encore : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous calomnient ; car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains ne le font-ils pas aussi ? » Ceux même qui font le bien ne doivent point s’en glorifier, ni chercher à plaire aux hommes : « Que votre main gauche, dit le Sauveur, ne sache pas ce que fait votre main droite. » La sainte Écriture nous ordonne aussi d’être soumis aux magistrats et aux princes, et de prier pour eux, « afin que nous menions une vie paisible et tranquille. » Enfin elle nous apprend à rendre à chacun ce qui lui appartient : « Rendez, dit saint Paul, l’honneur à qui vous devez l’honneur, la crainte à qui vous devez la crainte. Ne demeurez redevable de rien à personne, si ce n’est de l’amour qu’on se doit les uns aux autres. »

XV. Voyez donc maintenant si des hommes instruits à cette école peuvent vivre au hasard, se plonger dans de honteuses débauches, et ce qui est le comble de l’impiété, se nourrir de chair humaine, surtout quand il leur est défendu d’assister aux jeux des gladiateurs, pour ne pas se rendre complices des meur-