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point proposé de faire une histoire complète, je veux seulement faire voir le nombre d’années qui se sont écoulées depuis la création du monde, et convaincre ainsi d’imposture les récits insensés des écrivains ; car le monde n’a pas vingt mille myriades d’années, comme l’a dit Platon, qui prétend que tout ce temps s’était écoulé à l’époque où il vivait ; il n’a pas non plus quinze myriades trois cent soixante et quinze années, comme l’a déclaré l’Égyptien Apollonius ; il n’est point incréé, ni le jouet du hasard, comme le veulent Pythagore et d’autres philosophes, mais il a été créé et il est gouverné par la providence de Dieu, qui a fait toutes choses. Il est même facile de démontrer le nombre d’années de son existence à ceux qui cherchent la vérité ; et pour qu’on ne m’accuse pas de n’avoir pu suivre ma démonstration jusqu’au bout, et arriver au delà de Cyrus, je vais essayer, avec le secours de Dieu, de bien établir l’ordre, des temps et des années qui se sont écoulées après ce prince.

XXVII. Après un règne de vingt-neuf ans, Cyrus fut tué par Temyris, chez les Messagètes, vers la soixante-deuxième olympiade : alors croissait sous la protection divine la puissance romaine ; Rome avait été fondée par Romulus, fils de Mars et d’Ilia, vers la septième olympiade, le onzième jour des calendes de mai, au temps où l’année n’avait que dix mois. Cyrus donc étant mort, comme nous l’avons dit, au temps de la soixante-deuxième olympiade, et deux cent vingt ans après la fondation de Rome, on vit régner dans cette ville Tarquin le superbe, qui le premier chassa plusieurs citoyens, corrompit les jeunes gens, fit des habitants des spadassins, et maria de jeunes filles qu’il avait déshonorées ; c’est pourquoi il fut surnommé superbe, nom qui a la même signification que le mot grec uperéphanos, arrogant ; il fut le premier qui ordonna aux citoyens de se saluer réciproquement. Ce prince régna vingt-cinq ans. Après lui commencèrent les consuls annuels, les tribuns et les édiles, pendant quatre cent cinquante-trois ans. Il serait trop long et inutile même de rappeler leurs noms ; celui qui désire les connaître, les trouvera dans les commentaires de