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pourvu qu’on ait la connaissance de Dieu et de son Christ, pourvu qu’on observe ses commandements éternels, alors on a la vraie circoncision, la seule utile et glorieuse, celle qui rend nos personnes chères à Dieu et nos dons agréables à ses yeux. Souffrez que je vous cite ces autres paroles qu’il adresse à son peuple par la bouche de Malachie, l’un des douze prophètes : « Mon amour n’est point en vous, dit le Seigneur, et je ne reçois pas vos sacrifices ; car, depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher, mon nom est grand parmi les nations ; on offre à mon nom en tout lieu un sacrifice, une oblation pure ; parce qu’aujourd’hui mon nom est en honneur chez tous les peuples ; mais vous le déshonorez, s’écrie le Seigneur. » Il dit encore par la bouche de David : « Un peuple que je ne connaissais pas s’est montré fidèle à ma voix, il a entendu ma parole et l’a suivie. »

XXIX. Que toutes les nations réunies bénissent ensemble le Seigneur qui nous a visité ; glorifions-le par son fils, le roi de gloire, le Dieu des vertus. Il a témoigné son amour aux nations : nos sacrifices lui ont été plus agréables que ceux d’Israël. Qu’ai-je donc besoin de votre circoncision, si j’ai le témoignage de Dieu même ? À quoi bon votre baptême, si j’ai reçu celui de l’Esprit saint ? Il me semble que ce langage est de nature à persuader ceux qui ont le moins d’intelligence ; et ce langage ne vient pas de moi. Ce n’est point ici la parole de l’homme ; l’art ne l’a point arrangée. Voilà ce que chantait David, ce qu’annonçait Isaïe, ce que publiait Zacharie, ce qui fut écrit par Moïse. Le reconnaissez-vous avec moi, Tryphon ? Ces paroles ne sont-elles pas consignées dans vos livres, ou plutôt dans les nôtres ? Car nous nous attachons à l’esprit de ces livres ; et vous, vous les lisez sans les comprendre. Si nous sommes incirconcis, c’est qu’ainsi Dieu nous a faits ; pourquoi nous le reprocher, pourquoi regarder cet état comme un opprobre ? et pour avoir fait tiédir de l’eau un jour de sabbat, a-t-on commis un crime affreux ? Est-ce que Dieu ne gouverne pas le monde ce jour-là comme les autres jours ? Est-ce que les pontifes ne sont pas obligés le jour du sabbat, ainsi que les autres jours de la semaine,