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— Oui, lui dis-je, si le ministère prophétique n’avait pas cessé chez vous depuis Jean-Baptiste, vous pourriez trouver obscures les paroles que je viens de citer et qui se rapportent à Jésus-Christ.

Mais si Jean l’a précédé, prêchant aux hommes le baptême de la pénitence ; si Jésus-Christ vint à lui sur les bords du Jourdain et mit fin à sa prédication et à son baptême ; s’il commença lui-même à prêcher l’Évangile, annonçant aux hommes que le royaume de Dieu était proche ; qu’il aurait à souffrir de la part des scribes et des pharisiens, qu’il fallait qu’il fût crucifié et qu’il ressuscitât ; qu’il reparaîtrait dans Jérusalem, où il retrouverait ses disciples et vivrait avec eux ; mais qu’il s’élèverait dans l’intervalle de faux prêtres, de faux prophètes abusant de son nom pour tromper les peuples : si tout cela s’accomplit, ainsi que tout le monde peut le voir, comment douter encore lorsque les événements parlent si haut ?

Il avait annoncé clairement que désormais il ne s’élèverait plus de prophètes parmi vous. Et pour convaincre les hommes que le Testament nouveau promis dès longtemps, et qui n’était autre que lui-même en sa qualité de Christ, venait d’apparaître, voici ce qu’il disait aux Juifs : « La loi et les prophètes ont existé jusqu’à Jean. Depuis ce temps le royaume de Dieu souffre violence, et les violents seuls le ravissent ; et si vous voulez l’entendre, il est lui-même Élie qui doit venir. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. »

LII. Le patriarche Jacob avait aussi prédit les deux avénements du Christ ; il avait annoncé qu’on le verrait dans le premier en proie à la douleur, et qu’ensuite il n’existerait plus chez vous ni rois, ni prophètes ; que les gentils, pleins de foi en Jésus souffrant et humilié, vivraient dans l’attente de son second avénement. C’est bien là ce que l’esprit prophétique exprimait d’une manière symbolique et mystérieuse. Alors je rapportai ses propres paroles :

« Juda, tes enfants te loueront ; ta main sera sur la tête de tes ennemis ; les enfants de ton père s’humilieront devant