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qui il la tenait, se privera ainsi par sa faute de la participation au bonheur éternel des justes. Aussi notre Seigneur disait-il à ceux qui se montraient ingrats envers lui : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses l’est aussi dans les grandes ; » nous enseignant par là que ceux qui, durant le cours de cette vie passagère, se seront montrés ingrats envers Dieu, leur créateur, seront privés avec justice de la vie du ciel, qui doit durer éternellement.

De même donc que le corps, être purement animal, qui n’est point l’âme, possède une âme autant de temps qu’il plaît à Dieu, ainsi l’âme, qui n’est point la vie, prend part à la vie tant que Dieu le veut ainsi. Aussi l’Esprit saint nous dit-il au sujet de la création de l’homme : « Il répandit sur son visage un souffle de vie, et l’homme eut une âme vivante. »

Il nous enseigne par là comment l’âme a été faite participante de la vie ; ce qui nous fait voir que l’âme, qui a part à la vie, et la vie qui s’unit à l’âme, sont deux choses distinctes et différentes. D’où il suit que Dieu peut donner la vie et l’immortalité aux âmes qui n’étaient pas d’abord, et auxquelles sa volonté donne ensuite une durée infinie. Car la volonté de Dieu doit toujours être au-dessus de tout et dominer toutes choses ; il n’est rien qui ne lui soit soumis et subordonné, rien qui ne soit destiné à le servir. Voilà ce que nous avions à dire au sujet de la création et de l’immortalité des âmes.


CHAPITRE XXXV.


Réfutation de l’erreur de Basilide et des gnostiques, qui prétendaient que les prophètes, en prédisant les choses futures, avaient été inspirés par différents dieux.


D’après ce que nous avons dit précédemment, Basilide sera forcé d’avouer, en suivant le principe qu’il a posé, qu’il y a, non pas seulement 365 cieux, tous engendrés par succession les uns des autres, mais qu’il en a été engendré un nombre in-