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vertement le masque, et ils proclament de leur autorité qu’il y a plus de quatre évangiles. Ils en étaient venus au point de publier un Évangile de leur façon, qu’ils disaient être la vérité, considérant comme non avenus les évangiles des apôtres, ensorte que le mot d’Évangile n’est plus pour eux que l’occasion de proférer mille blasphèmes. Car si leur Évangile à eux est l’Évangile véritable, certainement il ne ressemble point aux évangiles des apôtres ; tout le monde peut donc voir que cet Évangile des valentiniens, qui cependant selon eux est la vérité, n’est point conforme aux traditions des Écritures ni à ce qu’ont dit les apôtres. Cependant la vérité est une, et elle n’admet ni un plus grand nombre, ni un plus petit nombre d’évangiles, ainsi que nous l’avons démontré, en nous appuyant sur une foule d’autorités. Dieu ayant donné à toutes les œuvres sorties de ses mains des proportions régulières et parfaites, il faut admettre que l’Évangile, qui est aussi son ouvrage, possède ces mêmes qualités de régularité et de perfection. Maintenant que nous avons cherché à connaître les principes de ceux qui ont écrit l’Évangile, au sujet de la question que nous discutons, nous allons examiner ce que les autres apôtres ont pensé sur la nature de Dieu ; nous passerons ensuite à l’examen des discours de notre Sauveur lui-même.


CHAPITRE XII.


Quelle a été la doctrine des autres apôtres sur la nature de Dieu.


Lorsque l’apôtre saint Pierre, après la résurrection de notre Seigneur et son ascension, voulut compléter le nombre douze des apôtres, et en nommer un à la place de Judas, qui avait été choisi par le Christ, il parla ainsi à ceux qui étaient restés fidèles : « Mes frères, il fallait que ce que le Saint-Esprit avait prédit par la bouche de David, touchant Judas, qui conduisait ceux qui ont arrêté Jésus, fût accompli, car il était compté parmi nous ; que sa demeure devienne déserte, et que