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lors de son baptême ; cet Esprit même, dont Isaïe avait dit : « L’Esprit du Seigneur reposera sur lui ; » et encore : « L’esprit du Seigneur repose sur moi ; le Seigneur m’a donné l’onction divine ; » enfin cet Esprit, dont notre Seigneur lui-même a dit : « Car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’esprit de votre Père qui parle en vous. » Ailleurs encore, lorsqu’il investit ses apôtres du pouvoir de régénérer le monde, il leur dit : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » N’a-t-il pas promis, en effet, de remplir de cet Esprit, vers la fin des temps, ses serviteurs et ses servantes, et de leur donner ainsi le don de prophétie ? L’Esprit saint est donc descendu d’abord sur le fils de Dieu, devenu fils de l’homme, afin de commencer à habiter avec l’humanité et de se reposer sur les hommes, sans cependant quitter le sein de Dieu, dont il exécute les desseins, faisant ainsi du vieil homme un homme nouveau et régénéré dans le Christ.

C’est cet Esprit que David demandait à Dieu de faire descendre sur le genre humain, lorsqu’il disait : « Fortifiez-moi par votre Esprit souverain ; » ce même esprit qui, comme le dit saint Luc, est descendu sur les disciples après l’Ascension, le jour de la Pentecôte, afin de leur conférer le pouvoir de faire entrer toutes les nations sous la loi du nouveau Testament et dans la voie du salut ; c’est pour cela qu’ils furent remplis tout à coup du don des langues, et qu’ils chantèrent dans les langues de tous les peuples une hymne d’actions de grâce au Très-Haut, offrant ainsi à Dieu le Père les premiers chants d’actions de grâce de toutes les nations, et montrant que l’Esprit saint allait faire, dans l’union de la foi, un seul peuple de tous les peuples. C’est pourquoi notre Seigneur a promis d’envoyer l’Esprit consolateur, pour rendre les hommes dignes de Dieu. Car, de même que le froment sec ne peut, sans être humecté, être changé en pâte et former un seul pain, ainsi nous ne pouvions devenir tous ensemble un seul homme en Jésus-Christ sans la rosée de la grâce du Saint-Esprit, qui vient du ciel. Et de même encore que la terre, stérile par elle-même,