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pas la loi qu’il blâme, puisqu’il vient pour l’accomplir ; mais il s’élève contre ceux qui violent la sainteté du temple, et par là même violent la loi. Aussi les scribes et les pharisiens qui déjà, dès le temps de l’ancienne loi, avaient cessé de croire au vrai Dieu, ne firent-ils pas accueil à son Verbe, c’est-à-dire qu’ils ne crurent pas en Jésus-Christ ; c’est d’eux dont Isaïe voulait parler, quand il disait : « Tes princes sont rebelles, ils sont compagnons des brigands ; ils aiment les présents et recherchent un salaire. Ils ne rendent pas justice à l’orphelin, et la cause de la veuve n’a point d’accès auprès d’eux. » Jérémie parle d’eux dans le même sens : « Ceux qui avaient le gouvernement de mon peuple m’avaient oublié ; enfants stupides et sans cœur, ils sont habiles pour faire le mal, et ils ne savent pas pratiquer le bien. »

Mais tous ceux qui, sous l’ancien Testament, avaient la crainte de Dieu et observèrent la loi, crurent en Jésus-Christ et furent sauvés. « Allez, dit Jésus-Christ à ses disciples, allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » Les Samaritains vinrent le chercher ; il demeura pendant deux jours auprès d’eux : « Et un grand nombre, dit l’évangéliste, crut en lui à cause de sa parole, et ils disaient à la Samaritaine : Ce n’est déjà plus pour ta parole que nous croyons, car nous-mêmes l’avons ouï, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde. » Saint Paul dit également : « Et ainsi tout Israël sera sauvé. » C’est ainsi que la loi a été un maître qui nous a conduits comme des enfants à Jésus-Christ. N’imputons donc pas à la loi l’infidélité de quelques-uns ; elle était si loin de défendre que l’on crût au fils de Dieu, qu’elle recommandait au contraire cette croyance, quand elle disait que les hommes ne pouvaient être guéris de l’ancienne morsure du serpent, s’ils ne croyaient en celui qui se fait chair pour le salut de la chair, et qui, après avoir souffert sur la croix, s’élève dans les cieux, et y entraîne après lui les vivants et les morts.