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ces paroles : « Voilà mon serviteur, dit l’Éternel, je prendrai sa défense, j’ai répandu mon prix sur lui, afin que vous connaissiez, que vous croyiez et que vous compreniez qui je suis. Moi le Seigneur, moi qui suis le premier et le dernier. C’est moi seul qui donne la vie, moi qui ai annoncé le salut et qui l’ai donné ; moi qui suis le premier, et qui suis déjà avant les choses à venir. » Remarquons ici que cette grande vérité est annoncée avec une grandeur pleine de simplicité ; et parce qu’il était impossible de connaître Dieu, sans le secours de Dieu même, il nous fait savoir qu’il a envoyé aux hommes son Verbe pour leur donner cette connaissance. On peut donc dire que c’est à ceux qui ignorent ces choses, et qui, dans leur ignorance, croient pouvoir créer un Dieu de leur invention, que s’adressent ces paroles de l’Évangile : « Vous êtes dans l’erreur, ne sachant ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. » Notre Seigneur, qui est en même temps notre maître, a voulu nous montrer, dans cette réponse faite aux sadducéens, qu’en niant la résurrection, ils portaient atteinte au respect qu’on doit à Dieu et à l’observation de la loi, la vérité même de la résurrection, annoncée par Dieu même ; il leur dit donc : « Vous êtes dans l’erreur, ne sachant ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Et pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous point lu les paroles que Dieu a dites : Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Et il ajoute : « Or, Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants ; » car tous vivent en Dieu. Le Christ a donc annoncé par-là que le même Dieu dont la voix s’est fait entendre à Moïse auprès du buisson ardent, et qui a dit aux Israélites qu’il était le Dieu de leurs pères, celui-là est le Dieu des vivants. Quel autre, en effet, que le Dieu, qui est au-dessus de toutes choses, pourrait être le Dieu des vivants ? C’est lui encore que le prophète Daniel a annoncé, lorsque, sur la demande de Cyrus, roi de Perse, « pourquoi il n’adorait pas le Dieu Bel, il répondit : Parce que je n’adore aucune idole faite de main d’homme, mais le Dieu vivant, qui a créé le ciel et la terre et qui est le souverain maître de toute chair. » Il ajoute en-