Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

disait à ses disciples : « Vous ne m’avez pas choisi, mais moi je vous ai choisis ; » voulant signifier par-là qu’en s’attachant à lui, il ne lui en revenait aucune gloire ; mais qu’en suivant le fils de Dieu, ils travaillaient eux-mêmes à leur propre gloire. Il leur dit encore : « Mon Père, je désire que là où je suis, ceux que vous m’avez donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils connaissent la gloire que vous m’avez donnée. » Il ne veut recevoir aucune gloire de ses disciples, mais il veut que ses disciples prennent part à sa gloire ; c’est ce qui a été annoncé par Isaïe, quand il a dit : « Ne crains point, je suis avec toi : je t’amènerai une postérité de l’orient. Je rappellerai tes enfants de l’occident. Je dirai au nord, donne ; au midi, rends-les moi : amenez mes fils des pays éloignés et mes filles des extrémités de la terre. N’ai-je pas créé, n’ai-je pas formé pour ma gloire tous ceux qui invoquent mon nom ? » C’est aussi dans le même sens que saint Mathieu dit : « Partout où sera le corps, là se rassembleront les aigles ; » pour nous rendre participants de la gloire du Seigneur, qui nous a créés et destinés à prendre part à sa gloire, si nous lui sommes fidèles.

Ainsi, dès le commencement, Dieu a créé l’homme par un pur effet de sa bonté ; il a choisi les prophètes et leur a donné une mission particulière pour annoncer le salut de l’humanité. Il préparait ainsi son peuple à entrer dans une meilleure voie, à devenir docile à ses volontés ; les prophètes l’accoutumaient à comprendre l’esprit d’en haut et à se mettre en communication avec Dieu. Car Dieu, qui n’a besoin de personne, veut bien se communiquer à ceux qui ont besoin de lui. C’est lui qui, architecte invisible, trace la ligne à suivre pour arriver au salut à ceux qui savent lui plaire ; qui conduit son peuple à travers l’Égypte ; lui dicte ses commandements sur le mont Sinaï, et comble de biens ceux qu’il fit entrer dans la terre promise ; il institue les sacrifices, marque ceux qui doivent exercer les fonctions du sacerdoce, préparant ainsi, par mille moyens divers, le salut du genre humain. C’est ce qui fait dire à Jean dans son Apocalypse : « Et sa voix était comme la voix des grandes