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me cinquantième : « Si vous aviez voulu des sacrifices, je vous en aurais offert ; mais les holocaustes ne vous sont point agréables. Le sacrifice que Dieu demande est une âme brisée de douleur ; vous ne dédaignerez pas, mon Dieu, un cœur contrit et humilié. » Dans le psaume qui précède, il exprime combien Dieu a peu besoin de sacrifices : « Ai-je besoin des génisses de tes étables et des boucs de tes troupeaux ? toutes les bêtes des forêts sont à moi, et tous les animaux qui paissent sur les montagnes. Je connais tous les oiseaux du ciel, et les animaux des champs sont en ma puissance. Si j’avais faim, est-ce à toi que je m’adresserais ? l’univers est à moi, et tout ce qu’il renferme. Mangerai-je la chair des taureaux, ou boirai-je le sang des boucs ? » Ensuite, pour faire voir que ce n’est pas par un effet de sa colère que Dieu refuse ainsi ses sacrifices, il lui donne ce commandement : « Offrez à Dieu un sacrifice de louanges, et rendez au Très-Haut vos hommages. Et invoquez-moi au jour de la détresse ; je vous délivrerai, et vous me glorifierez. » On voit donc par les paroles de David que Dieu ne se contente pas de ces sacrifices, au moyen desquels ceux qui sont coupables croient suffisamment se justifier ; et il enseigne quelle est la seule manière de se purifier aux yeux de Dieu et de s’élever vers lui. Dieu parle encore de la même manière par la bouche d’Isaïe : « Quel fruit me revient-il de la multitude de vos victimes ? j’en suis rassasié. » Ensuite, après avoir exprimé qu’il ne se contentait ni des holocaustes, ni des sacrifices, ni des oblations, ni des néoménies, ni du sabbat, ni des fêtes, ni de toutes les autres cérémonies, voici ce qu’il prescrit à son peuple : « Levez-vous, purifiez-vous ; faites disparaître de devant mes yeux la malice de vos pensées : cessez de pratiquer l’injustice ; apprenez à faire le bien ; aimez la justice, relevez l’opprimé, protégez l’orphelin, défendez la veuve ; et venez et accusez-moi, dit le Seigneur. »

Si Dieu refuse ainsi leurs sacrifices, ce n’est point par colère, comme quelques-uns le disent, en lui prêtant des sentiments purement humains, mais c’est que, dans sa miséri-