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lequel il a opéré de si grandes choses, montrant ainsi Dieu à l’homme et l’homme à Dieu.

L’Esprit saint en prédisant l’avenir par la bouche des prophètes, pour préparer le genre humain à recevoir la loi de Dieu, annonçait ainsi à l’homme qu’il serait admis un jour à jouir de la vue de Dieu ; mais il fallait également que ceux qui annonçaient l’avenir jouissent, par l’esprit, de la vue de ce Dieu que l’homme devait voir un jour. C’était le seul moyen de donner une autorité suffisante à leurs prophéties et d’annoncer au monde, d’une manière efficace, et Dieu le père, et Dieu le fils, et pour que toutes les choses de Dieu fussent révélées à tous ceux d’entre les hommes, qui marchaient dans les voies de la justice, et qu’ils apprissent dès-lors à contempler, par la méditation, la gloire divine, à la participation de laquelle seront admis dans l’avenir tous ceux qui aiment Dieu. Car les prophètes prophétisèrent non-seulement par leurs discours, mais encore par leurs visions, par leurs communications avec les autres hommes et par tous les actes de leur vie, suivant les inspirations que leur fournissait l’Esprit saint. Sous ce rapport ils virent donc Dieu tout invisible qu’il soit, comme l’attestent ces paroles d’Isaïe : « Et j’ai vu de mes yeux le Seigneur, le roi des armées ; » ce qui signifie bien que l’homme pourra voir Dieu et entendre sa voix. C’est ainsi que les prophètes ont vu en esprit le fils de Dieu, conversant avec les hommes, qu’ils ont parlé de lui comme s’il était venu, quoiqu’il ne vînt point encore, qu’ils l’ont montré passible, bien qu’il fût encore impassible, et qu’ils l’ont fait voir descendant dans le séjour de la mort, bien qu’il fût encore dans les cieux. Quant aux autres circonstances de sa vie, ils les prophétisaient, les unes par des visions, les autres en les annonçant par leurs simples discours, d’autres encore par un récit circonstancié ; et ils voyaient d’avance les choses que les hommes devaient voir au sujet du Christ. Pour ce qui est de ses paroles, ils les citaient à l’avance ; et quant aux actions qu’il devait faire, ils faisaient eux-mêmes des actions semblables, annonçant ainsi prophétiquement tout l’ensemble de la vie du Christ. Aussi Moïse représentait-il Dieu armé de foudres venge-