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de Dieu, sans être aidés par l’autorité des Écritures, s’est montrée plus sincère et plus vive.


CHAPITRE XXV.


Abraham et Thamar qui mit au monde deux jumeaux, étaient la figure de l’ancien et du nouveau Testament, bien que l’un et l’autre Testament eût pour objet le culte d’un seul et même Dieu.


Il fallait donc que les enfants d’Abraham, que Dieu a créés, et qu’il aurait pu faire naître des pierres mêmes, comme le dit dans l’Écriture, reconnussent ce patriarche pour leur chef, et pour celui qui a été le premier prophète de notre foi, qui a reçu du ciel le précepte et le testament de la circoncision comme un gage d’alliance. C’est ainsi qu’il a été la figure des deux testaments, et le père commun de tous ceux qui croiraient au Verbe pendant leur passage sur la terre, c’est-à-dire de tous ceux qui ont reçu la circoncision, soit corporelle, soit spirituelle ; tandis que « Jésus-Christ a été lui-même la première pierre de l’angle qui supporte tout l’édifice spirituel, » rassemblant autour de lui, dans la foi d’Abraham, tous ceux qui, soit sous l’ancien, soit sous le nouveau Testament, se sont rendus dignes d’entrer dans la maison de Dieu. Mais cette foi, dont le signe était jadis dans la circoncision, est devenue comme le lien commun qui devait unir tous les Chrétiens, depuis le commencement jusqu’à la fin des temps. Et, en effet, cette même foi était dans le cœur d’Abraham avant sa circoncision, et dans le cœur de tous les justes qui furent agréables à Dieu, ainsi que nous l’avons précédemment démontré ; et ensuite plus tard, le flambeau de cette même foi s’est ravivé par l’avènement du Christ sur la terre. La loi de la circoncision et celle des sacrifices ont été en vigueur dans les temps qui ont séparé ces deux grandes époques.

La preuve de ces vérités se trouve dans un grand nombre de passages de la Bible, et l’on en voit une image frappante dans ce