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Nous voyons combien il fut agréable à Dieu, lorsqu’il était admiré par les peuples, à cause de la sagesse de ses jugements et de cette sagesse de conduite dont il a composé un admirable livre : c’est alors qu’il traçait le plan du vrai temple, qui porta son nom ; en même temps il chantait les louanges du Seigneur, il annonçait le règne de paix qui était la figure de la venue du Christ, il composait les trois mille paraboles dans lesquelles il prophétise le mystère de son avénement, et les cinq mille cantiques où il chante la gloire de Dieu et sa suprême sagesse, qui est empreinte sur toutes les œuvres de la création ; il chantait celui qui a créé les forêts, et les pâturages, et les oiseaux, et les poissons, et les animaux de toute espèce ; et il ajoutait : « Et si les cieux et le ciel des cieux ne peuvent le contenir, combien moins ce temple que j’ai bâti ! » Alors Salomon était agréable à Dieu, il faisait l’admiration de tous les peuples, tous les rois de la terre voulaient le visiter pour [entendre de sa bouche les oracles que Dieu lui inspirait, et la reine du midi venait des extrémités de la terre pour qu’il lui enseignât cette sagesse qu’il possédait. C’est de cette reine dont l’Évangile dit qu’au jour du jugement elle s’élèvera contre les Juifs qui n’ont pas voulu croire au Christ et qu’elle les condamnera, parce qu’elle se soumit aux préceptes de sagesse qui lui étaient annoncés par un serviteur de Dieu, tandis que les Juifs ont dédaigné la sagesse qui leur était annoncée par Dieu lui-même ; car Salomon était le serviteur de Dieu, mais le Christ était le fils de Dieu et le maître de Salomon. Ainsi, tant que Salomon fût soumis à Dieu dans la voie de la vertu, exécutant les desseins de la Providence, il travailla pour sa propre gloire : mais lorsqu’il s’abandonna aux femmes étrangères, et qu’il leur permit d’élever des autels à leurs fausses divinités, voici ce qu’il mérita que l’Écriture dît de lui : « Or, le roi Salomon aima plusieurs femmes étrangères : la fille de Pharaon et les femmes de Moab, et d’Ammon, et d’Idumée, et de Sidon, et du pays des Héthéens. Il était déjà avancé en âge, lorsque son cœur fut dépravé par les femmes et qu’il servit des dieux étrangers ; et son cœur ne fut point parfait devant