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SAINT IRÉNÉE.

dans l’ordre où elles sont arrivées réellement ? Or, toutes les prophéties sont concordantes à cet égard. Mais nous ne voyons nulle part qu’elles se soient réalisées dans quelque personnage des anciens temps ; et si elles s’étaient réalisées dans quelque personnage des anciens temps, les prophètes qui sont venus après n’en auraient pas prédit l’accomplissement pour les temps postérieurs. On ne trouve, d’ailleurs, aucun personnage parmi les anciens patriarches, ni parmi les prophètes, ni parmi les anciens rois, auquel quelqu’un des événements qui sont l’objet des prophéties, se soit trouvé applicable. Tous les prophètes ont prédit les circonstances de la passion du Christ ; mais les souffrances personnelles d’aucun d’entre eux n’ont eu quelque rapport avec celles qu’ils prophétisaient pour le Christ ; et les circonstances de la passion de notre Seigneur ne se sont d’ailleurs réalisées à l’égard d’aucun autre personnage de l’antiquité. On n’avait jamais vu, à l’occasion de la mort de qui que ce soit, ni le soleil s’obscurcir au milieu du jour, ni le voile du temple se déchirer, ni la terre trembler, ni les pierres se briser, ni les morts ressusciter, ni celui qui était mort sortir du tombeau après trois jours de sépulture, et ensuite monter au ciel, et les cieux s’ouvrir pour le recevoir ; enfin, jamais un autre n’était venu en qui les nations avaient cru, et qui, en ressuscitant d’entre les morts, avait ouvert au monde la nouvelle alliance de liberté entre Dieu et les hommes. Il est donc évident que toutes les circonstances prédites par les prophètes ne peuvent s’appliquer qu’au Christ, et ne conviennent à aucun autre.

Si cependant quelque juif prétendait m’opposer la reconstruction du temple, qui eut lieu sous Zorobabel, après la captivité de Babylone, et la division du peuple qui eut lieu soixante-dix ans plus tard, et prétendait dire que le nouveau Testament consistait dans l’accomplissement de ces deux faits ; je lui répondrais qu’il est vrai que le temple de pierre fut reconstruit alors, mais qu’aucun nouveau Testament ne fut donné alors au peuple, et que c’était la loi de Moïse qui était en usage et qui continua à l’être ainsi jusqu’au temps de l’avènement de notre Seigneur. C’est par cet avènement que le nouveau Tes-