Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/529

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
473
SAINT IRÉNÉE.

témoignage, ce n’est certes pas parce qu’il aurait prié un autre Dieu que le Dieu des Écritures ; mais c’est au contraire parce que, avec un grand sentiment d’humilité et de componction, il aurait rendu gloire à Dieu le père. Il résulte donc de toutes ces paraboles, que notre Seigneur Jésus-Christ nous a constamment annoncé un seul et même Dieu le père, soit dans celle de l’enfant prodigue, soit dans celle des ouvriers employés à la vigne, soit dans celle des deux fils que le père de famille veut envoyer à la vigne, dont l’un refuse d’abord, puis revient à un meilleur sentiment ; tandis que l’autre a promis d’abord d’aller travailler à la vigne, et ensuite n’y est pas allé ; car tout homme est sujet au mensonge, parce que la volonté de faire le bien ne suffit pas pour l’accomplir. Mais il y a plus ; la parabole du figuier, dans laquelle notre Seigneur dit : « Il y a trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve point, » se rapporte évidemment à la prédiction de son avénement sur la terre par les prophètes qui, plusieurs fois, avaient paru en ce monde pour demander aux hommes des œuvres de justice, et n’en avaient point trouvé ; voilà ce que signifie ce figuier stérile, qui doit être coupé et jeté au feu. Et d’ailleurs, notre Seigneur n’avait-il pas dit, sans parabole, à Jérusalem : « Jérusalem ! Jérusalem ! qui tue les prophètes et lapide ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses petits sous ses ailes ! et tu ne l’a pas voulu. Voilà que votre maison sera abandonnée. » Car les termes de la parabole : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier ; et ensuite cet autre passage : J’ai voulu rassembler les enfants, annoncent évidemment la mission des prophètes, et ensuite l’avénement du Christ lui-même dans Jérusalem. Mais ce qui prouve encore que c’est le même Verbe de Dieu qui a fait choix des prophètes dans l’ancienne loi, et de ses fidèles sous la nouvelle loi ; qui a inspiré du même esprit et les uns et les autres, et qui nous a conviés par son avénement au banquet éternel, c’est quand il a dit : « Plusieurs viendront d’orient et d’occident, et s’assiéront avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le