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SAINT IRÉNÉE.

grain de blé, confié à la terre, se décompose, reparaît ensuite et se multiplie au centuple, par la vertu de l’esprit de Dieu qui contient tout ; que ces choses servent ensuite aux besoins de l’homme, lorsqu’il les reçoit dans l’Eucharistie, devenues le corps et le sang de Jésus-Christ, sous la forme du pain et du vin ; ainsi, nos corps, après avoir été nourris de cette divine nourriture, après avoir été déposés dans la terre, et s’y être dissous, ressusciteront, quand le temps sera venu, par l’effet de la puissante parole du Verbe, et pour la gloire de Dieu. Car Dieu donne gratuitement l’immortalité à ce qui est mortel, et l’incorruptibilité à ce qui est corruptible, parce que sa puissance éclate d’autant plus qu’il met la perfection dans ce qui était plus imparfait ; ce qui doit nous avertir de ne pas tirer vanité d’un tel bienfait, puisque nous ne pouvons rien par nous-mêmes ; car notre orgueil se tournerait en ingratitude. Ces bienfaits de Dieu doivent donc nous apprendre que cette immortalité, qu’il veut bien nous conférer, et le bonheur que nous aurons à le contempler dans toute sa gloire, sont un pur effet de sa miséricorde infinie envers nous ; et nous devons nous rendre de plus en plus justice sur notre faiblesse, et apprécier combien la puissance et la bonté de Dieu sont infinies. Pénétrés de ces sentiments, nous comprendrons parfaitement les rapports qui existent entre Dieu et l’homme. Et qui sait peut-être si, comme nous l’avons déjà dit, les desseins de Dieu, en nous annonçant cette révolution que nous devons subir, n’a pas été d’exciter notre zèle à le servir en toutes choses, et d’accroître notre application à la connaître et à nous connaître nous-mêmes.