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l’action de grâce et le repos parfait. Ainsi, formes et sentiments étant détenus unanimes et semblables, parmi les Æons, tous devinrent pensées, tous devinrent Verbes, tous devinrent hommes et Christs ; et les Æons, femelles à leur tour, devinrent toutes Vérité, Vie, Esprit et Église. Arrivés enfin à ce point universel de solide et de parfaite union, leur joie devint un hymne à la louange du Propator, qui en ressentit une vive allégresse. Alors, encore en reconnaissance de ce bienfait, toutes les volontés, toutes les pensées, tous les efforts des Æons se résolvant en un effort unanime auquel s’allièrent à la fois les volontés, les pensées, les efforts du Christ et de l’Esprit, et l’approbation du Père, les Æons mirent en commun la partie de leur être la plus belle et la plus parfaite ; de ce mélange bien fait et bien préparé ne tarda pas à naître, pour honorer et glorifier Bythus, une beauté parfaite, l’astre du Plerum la plus accomplie des productions, Jésus, connu sous le nom de Sauveur et de Christ, et encore sous le nom patronique de Logos, sous celui de Tout, parce que tous avaient contribué à le produire ; enfin, pour l’honorer eux-mêmes, ils l’entourèrent, ils lui donnèrent pour gardes des anges de la même nature que lui, nés tous en même temps.


CHAPITRE III.


Sur quels textes de l’Écriture les hérétiques prétendent appuyer leurs chimériques inventions.


Tels furent, suivant les valentiniens, les événements dont l’intérieur du Plerum a été le théâtre ; telles furent les suites malheureuses de cette passion qui poussa la malheureuse Sophia à la recherche insensée du Père : on a vu qu’elle faillit se perdre et s’abimer dans la matière ; on a vu l’union des six Æons, Horos, Stonus, Lythrotée, Carpisthé, Orothète et Métagogée ; on a vu le regret du Père donner naissance au premier Christ, et à l’Esprit saint, après la production des Æons ; on sait encore comment le second Christ, connu sous le nom de Sauveur, fut