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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

santé ; la santé, à son tour, produit la beauté. Les divers aliments que la terre produit pour notre usage, l’eau qui nous désaltère, l’air que nous respirons, et qui nous fait vivre, concourent mutuellement, par leurs qualités différentes, à ce double objet, et maintiennent notre corps dans un équilibre parfait, qui est la vraie et seule beauté. Cette beauté éclate comme une fleur sur le visage de l’homme qui se porte bien ; car la santé, la produisant au-dedans, l’a fait fleurir et briller au-dehors.

C’est par une constante habitude de la tempérance et du travail, que le corps de l’homme se fortifie et s’embellit naturellement. Cette vive chaleur qui résulte du mouvement et de l’exercice dissout les aliments, en distribue avec égalité les sucs nutritifs dans tous les membres, et dilate les pores de manière à ouvrir un passage à ceux de ces sucs qui sont inutiles et surabondants. L’immobilité du corps empêche les aliments de s’y répandre, de s’y attacher et de le nourrir ; comme le pain tombe et ne se durcit point dans un four qui est mal chauffé. Les hommes donc qui ne font aucun exercice sont sujets à mille incommodités que les autres ne connaissent point. Les aliments qu’ils prennent ne pouvant se dissoudre avec facilité et pénétrer également toutes les parties du corps, se changent en un chyle grossier qui les opprime, en d’abondantes sueurs qui les énervent, ou bien leurs sucs inutiles et superflus se précipitant vers les parties destinées à la génération, y allument l’incendie honteux de la lubricité. Un exercice modéré, mais constant, débarrasse, au contraire, du superflu incommode et dangereux des aliments, et donne au visage ces couleurs vives et naturelles qui font la beauté.

Il est absurde que des créatures faites à l’image et à la ressemblance de Dieu méprisent ce type éternel et souverain de toute beauté, et préfèrent à son ouvrage les ornements impies qu’ils ont eux-mêmes fabriqués. Le Verbe veut que les femmes soient chastes dans leurs vêtements comme dans leurs actions ; il veut qu’elles se parent de leur pudeur seule, et qu’elles soient soumises à leurs maris, afin que si ceux-ci ne lui obéissent