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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

point, elles les amènent peu à peu à lui obéir par la pureté de leurs mœurs et la sainteté de leurs discours. « Femmes, dit l’apôtre saint Pierre, soyez soumises à vos maris, afin que s’il y en a qui ne croient point à la parole, ils soient gagnés sans la parole par la bonne vie de leurs femmes, lorsqu’ils considéreront la pureté de vos mœurs unie au respect que vous avez pour eux. Ne vous parez point au-dehors par l’artifice de votre chevelure, par les ornements d’or, ni par la beauté des vêtements ; mais ornez-vous au-dedans du cœur par la pureté incorruptible d’un esprit de douceur et de paix, ce qui est un riche ornement aux yeux de Dieu. » Les femmes qui exercent leur corps par le travail, et qui préparent de leurs mains tout ce dont elles ont besoin, brillent d’une beauté simple et presque divine, bien différentes de celles qui, demandent leur parure à des mains étrangères, et s’accusent ainsi elles-mêmes de paresse et d’immodestie. Elles n’ont garde d’acheter leurs vêtements, mais elles les tissent de leurs mains et se plaisent à s’en orner, parce que, soumises à Dieu, elles conforment toute leur vie aux règles qu’il nous a données. Leur chasteté et leur modestie se montrent ensemble dans cet amour du travail.

Quel plus beau spectacle, en effet, que de voir une femme, sage protectrice de sa maison, se vêtir, elle et son mari, d’ornements qui sont son ouvrage, et remplir de joie tous ceux qui l’entourent ! Ses enfants à cause de leur mère, son mari à cause de son épouse, elle-même à cause de tous, tous enfin à cause de Dieu. Pour tout dire, en un mot, une femme forte et laborieuse est un trésor qui n’aura point de prix. Elle ne sait point ce que c’est que d’être oisive et sourde aux prières des pauvres, toutes ses actions sont chastes, et il ne sort jamais de sa bouche aucune parole qui ne soit pleine de sagesse et de douceur. Ses enfants la bénissent dès le matin, son mari la loue, le Verbe lui-même rehausse l’éclat de sa vertu modeste par ces paroles qu’il met dans la bouche du roi Salomon : « La femme pieuse est bénie, elle est dans la gloire parce qu’elle craint le Seigneur. » « La femme forte et vigilante, dit-il encore, est la couronne de son mari. » » Que les femmes donc amou-