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existe-t-elle ? Mais la connaissance de ce qui est particulier, de ce qui est général, de ce qui est antérieur, de ce qui diffère, et des divisions, contribue singulièrement à éclairer la controverse. L’induction amène l’universalité et la définition. Les divisions conduisent à l’espèce, à l’individualité. La discussion, qui traite de combien de manières se prend la chose litigieuse, nous conduit à sa signification propre ; le doute produit les différences relatives d’objets à objets, et les démonstrations ; il fortifie d’ailleurs la discussion et ses conséquences : la science et la vérité sont le résultat combiné de ces divers éléments.

Le résumé général de la division s’appelle définition ; car la définition se place soit avant, soit après la division ; avant, quand elle a été accordée ou seulement proposée ; après, quand elle a été démontrée, et que de ces éléments partiels se tire, par les sensations, une conclusion générale. La sensation est le principe de l’induction, de même que l’universalité en est la fin. L’induction ne montre point ce qu’est une chose : son existence ou sa non-existence, voilà son domaine. La division, au contraire, montre ce qu’est l’objet. La définition, comme la division, enseigne quelle en est l’essence et la nature : elles ne s’occupent point de son existence. La démonstration remplit trois offices ; existence, nature, raison de la chose mise en question. Quelques définitions renferment aussi la cause. Comme la science n’est produite qu’au moment où nous connaissons la cause, et qu’il y a quatre causes, la matière, le moteur, la forme, le but, il y aura quatre espèces de définitions. Il faut donc prendre en premier lieu le genre qui renferme tous les êtres de la généralité la plus élevée, puis les différences qui s’en rapprochent le plus. L’accumulation des différences, en divisant et subdivisant graduellement, sert à compléter l’essence ou la définition de l’objet. Toutefois il n’est pas nécessaire d’exprimer toutes les différences de chaque objet : on peut se borner à celles qui constituent les espèces. L’analyse et la synthèse géométriques ressemblent à la division et à la définition de la dialectique. De la division nous remontons aux êtres qui