Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 8.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nitence, qu’il reconnut ses fautes, s’humilia devant Dieu, et lui rendit gloire.

XXIV. Le second animal que voit Daniel après la lionne, et qui est semblable à un ours, signifie les Perses. En effet, ce sont les Perses, qui, après les Babyloniens, ont eu l’empire universel. En disant ensuite, trois côtes (ou trois rangs) dans sa bouche, il veut signifier les Perses, les Mèdes et les Babyloniens : il le marque encore par l’argent mélangé avec l’or dans la définition du colosse. Vient ensuite la troisième bête, le léopard, qui désigne les Grecs. En effet, ce fut Alexandre-le-Grand, qui, après les Perses, s’empara de l’empire universel, ayant vaincu Darius, qui, dans la description du colosse, est signifié par l’airain. Mais, en parlant ensuite des quatre ailes de l’oiseau, il a voulu évidemment marquer comment l’empire d’Alexandre fut divisé après sa mort. Les quatre désignent les quatre rois qui se partagèrent l’empire d’Alexandre, qui, en mourant, avait fait lui-même ce partage.

XXV. Daniel dit ensuite : « La quatrième bête est terrible et effrayante : elle a des dents de fer et des ongles d’airain. » À qui ceci peut-il s’appliquer, si ce n’est aux Romains ? Le fer signifie l’empire du monde dont ils sont les maîtres aujourd’hui. Les jambes qui soutiennent cet empire sont bien de fer. Enfin, que nous resterait-il encore à expliquer dans cette prophétie, si ce n’est les traces que laisse après lui le colosse en marchant, et à dire à quoi s’applique ce mélange de deux parties, l’une de fer, l’autre d’argile ? Les ongles des pieds signifient, dans le sens symbolique, les rois qui doivent sortir de ce colosse. Ainsi, lorsque Daniel dit : « Comme je regardais la bête, je vis une petite corne qui sortait entre les dix autres ; trois de celles-ci lui furent arrachées, » n’est-il pas évident que Daniel désigne ici l’Antechrist, qui doit relever le royaume des Juifs. Ces trois cornes qu’il arrache à la bête, ce sont les trois rois, d’Égypte, de Libye et d’Éthiopie, qu’il vaincra et fera périr en les combattant.