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en punition de vos enchantements, et ceux que vous avez séduits ne vous sauveront pas. Vous vous êtes tenue assurée dans votre malice, et vous avez dit : Il n’y a personne qui me voie. C’est votre science même qui vous a séduite. Vous avez dit dans votre cœur : je suis souveraine, et il n’y en a point d’autre que moi. Le mal viendra tout à coup vous frapper, sans que vous sachiez d’où il vient. Venez maintenant avec vos enchanteurs et vos secrets de magie, pour voir s’ils vous serviront à vous sauver. Ils sont devenus comme la paille, le feu les a dévorés ; ils ne pourront délivrer leurs ames des flammes ardentes. À quoi vous serviront et le feu qui les consumera, et les charbons qui resteront de leur embrasement. Vous avez passé dans la vanité et l’inconstance tous les jours de votre vie. Tous ceux que vous avez fréquentés s’enfuiront de côté et d’autre, sans qu’aucun puisse vous aider à vous sauver. »

Voilà ce qu’Isaïe a prophétisé : voyons maintenant si Jean n’aurait pas annoncé les mêmes choses.

XXXVI. Lorsqu’il était dans l’île de Patmos, il vit l’Apocalypse, qui lui révéla d’horribles mystères ; le récit qu’il en fait contient une haute instruction. Dites-nous donc, bienheureux Jean, apôtre et disciple du Seigneur, ce que vous avez vu, et ce que vous avez vu au sujet de Babylone. Réveillez-vous et parlez ; n’est-ce pas d’ailleurs la hardiesse de vos prédictions qui fut la cause de votre exil[1] ? « Alors, dit saint Jean, un des sept anges qui avaient les sept coupes vint me parler et me dit : Venez, et je vous montrerai la condamnation de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux ; avec laquelle les rois de la terre se sont souillés, et qui a enivré du vin de la prostitution les habitants de la terre. Il me transporta donc en esprit dans le désert, et je vis une femme assise sur une bête de la couleur d’un

  1. Apoc. xvii, 1 et suiv.