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QUATRIÈME FRAGMENT DU MÊME DISCOURS.


Les apôtres, les prophètes et les docteurs s’accordent tous à reconnaître dans le mystère de la divine Incarnation l’acte d’une double nature, puisque ce qui est divin et ce qui est humain s’y manifeste à la fois. Mais on ne pourra jamais concevoir leur mode d’agir, tant qu’on ne connaîtra pas le Verbe ou le lien de cette double action. Immuable dans sa nature, Dieu a pu, par sa toute-puissance, créer l’homme, comme il était, sans péché, ce qui fait que Dieu est connu uniquement dans ce qu’il est ; tandis que l’homme, qui a été créé, est connu dans ce qu’il peut ou dans ce qu’il a pu être : cependant l’un et l’autre conserve toujours la nature qui lui est propre et la perfection de son être, quoique l’acte comporte le concours de ce qui est humain et de ce qui est divin.


CINQUIÈME FRAGMENT DU MÊME DISCOURS.


Un certain Béron et quelques autres, se laissant aller à l’amour de l’erreur, ont tenté de réhabiliter les rêveries abandonnées qu’avait professées Valentinus ; prétendant que la chair revêtue par le Verbe était une chair d’une nature surhumaine ; et que sa divinité avait été assujétie aux faiblesses de la chair : confondant en une seule et même chose la convertibilité et l’union, ou le mélange, et disant qu’elles pouvaient être transformées l’une en l’autre. Car si la chair du Verbe est devenue participante de la divinité, il en résulte qu’elle doit participer en même temps à tous les attributs de Dieu : et si, d’un autre côté, la Divinité a été assujétie dans l’Incarnation à la faiblesse de la chair, il en résulte pareillement qu’elle doit participer à tout ce qui est de la chair. Car les choses qui sont