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unique, le même qui, plus tard, a été vu sur la terre, et qui a conversé avec les hommes. Et dans un autre endroit, il est dit encore[1] : « L’Égypte, avec tous ses travaux, l’Éthiopie, avec son trafic, et Saba, avec ses hommes d’une haute taille, tous ces peuples passeront vers vous, ô Israël ! ils seront à vous ; ils marcheront après vous ; ils viendront les fers aux mains ; ils se prosterneront devant vous, et ils vous prieront avec soumission ; ils diront : Il n’y a de Dieu que chez vous, et il n’y a point d’autre Dieu que le vôtre. » Ainsi, vous le voyez, nous disent-ils encore, comme les Écritures annoncent toujours un seul Dieu ! Ainsi, voilà leurs aveux bien connus ; après avoir posé la question d’après les dires de nos adversaires, nous allons la soumettre à un sérieux examen. Ils disent donc que le Christ était Dieu, et que, quoiqu’il fût Dieu, il a souffert pour nous, afin de nous sauver. Et ils confessent qu’ils ne peuvent dire autrement, puisque l’Apôtre lui-même confesse un seul et unique Dieu, lorsqu’il dit[2] : « De qui les Patriarches sont les pères, et desquels est sorti selon la chair Jésus-Christ même, qui est Dieu, au-dessus de tout, et béni dans tous les siècles. »

III. Telles sont les autorités qu’ils nous opposent en altérant tous les textes, comme fit Théodotus, qui voulait prouver que le Christ n’était qu’un homme. Mais ni les uns ni les autres n’ont entendu le sens des saintes Écritures ; et leur ignorance même étant démontrée, elle devient une preuve de plus en faveur de la vérité. Voyez, en effet, mes frères, quel sophisme téméraire et dangereux ils ont avoué, quand ils ont dit avec impudence : Le Christ est le Père ; il est le Fils ; c’est lui qui a souffert, et qui est ressuscité d’entre les morts. Mais ce n’est pas là le véritable sens : les Écritures parlent juste ; mais Noétius les explique à sa guise, et leur fait dire tout autre

  1. Is. lxv, 14.
  2. Ad. Rom. ix, 5.