Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/166

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une autre avec une pièce de canon, ripostent au feu du vapeur, pendant que les dix autres bannières et deux pièces de canon font face à l’attaque par terre. Le capitaine Robillot a placé ses trois compagnies en échelon, la première en tête, la troisième en réserve. Nos troupes s’avancent lentement ; le terrain n’est malheureusement pas assez découvert, de sorte qu’il devient difficile de trouver un emplacement pour mettre les pièces en batterie. L’ennemi, qui a placé des tireurs dans les arbres, nous tue pas mal de monde. On approche cependant peu à peu des cases que l’on distingue nettement. Kouno est plutôt un campement qu’une ville. Aucune fortification apparente n’existe.


une des portes du tata de kouno.

Sur la gauche de nos troupes, dans une sorte de bas-fond, Rabah a placé des tirailleurs qui ripostent très bien au feu des nôtres. Derrière ces tirailleurs, se massent des groupes plus importants qui surgissent tout d’un coup. Une fusillade intense se fait entendre. Nos feux de salve y répondent vigoureusement.

Mais cela ne peut durer longtemps ainsi, car nos troupes commencent à souffrir du feu de l’ennemi. De plus, son tir d’artillerie, bien réglé, a déjà couché par terre une demi-section de la troisième compagnie.

Le capitaine Robillot donne l’ordre de mettre baïonnette au canon et de se précipiter sur les masses ennemies. Celles-ci, dépourvues d’armes blanches, ne peuvent soutenir le choc et se replient précipitamment dans la ville, serrées de près par les nôtres qui atteignent rapidement le premier groupe de cases,